Les bouddhistes français loin du nirvana

 

Dans une enquête fouillée, l’anthropologue Marion Dapsance met en cause l’enseignement que dispensent les centres Rigpa en France.

 

Voir au-delà des apparences. Tel est, nous rappelle Marion Dapsance dans son essai, « l’objectif métaphysique prescrit par le bouddhisme ». Il est donc tout à fait banal que le lama tibétain ­Sogyal Rinpoché l’exige de la part de ses adeptes occidentaux. Ce qui serait beaucoup moins anodin, en revanche, d’après elle, c’est le fonctionnement et les visées du réseau international Rigpa.


Pour comprendre comment les centres bouddhistes en France forment leurs disciples, l’anthropologue s’est immergée dans les parcours d’apprentissage proposés par cette entreprise, créée en 1978 par Sogyal Rinpoché lui-même, auteur du Livre tibétain de la vie et de la mort (La Table ronde, 1993), best-seller mondial.

 

Ses investigations, étalées sur sept ans, ont mené Marion Dapsance à Nice, Paris, Monaco, Bristol, Londres ou Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). A travers une touchante galerie de portraits et de rigoureuses descriptions de pèlerinages, de retraites ou de cours, elle retrace une double expérience.

 

Marion Dapsance, actuellement en résidence à l’université Columbia (New York), en arrive à écrire que l’on « peut à juste titre en conclure que les “maîtres de la folle sagesse” se paient littéralement la tête des Occidentaux ». Cette qualification en forme d’oxymore, « Maîtres de la folle sagesse », renvoie à Chögyam Trungpa, un lama iconoclaste et modèle de Sogyal Rinpoché. Ce dernier, l’auteure nous le décrit comme provocateur, ouvertement outrancier avec ses disciples, capricieux, assisté dans ses moindres gestes, disposant de jeunes femmes (les dakinis) au service de tous ses besoins – y compris sexuels

 

Extract source: 

http://www.lemonde.fr/acces-restreint/livres/article/2016/11/09/77eee8079d05c2e03adf81c1c7fc257b_5028370_3260.html